30/09/2020 - Le 24 septembre s’est déroulé par webinar le séminaire « Quel est le lien entre le réchauffement climatique et la pollution? Que faut-il faire pour agir efficacement sur la qualité de l'air et le climat? ». L'événement a marqué la clôture du projet de coopération transfrontalière franco-italienne Climaera, lancé en 2017 et auquel ont participé le Piémont, la Ligurie, la  Vallée d'Aoste, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, c'est-à-dire le territoire ALCOTRA. Le séminaire a réuni plusieurs spécialistes des thématiques environnementales œuvrant dans les régions partenaires du projet.

Trois techniciens de Arpa Vallée d’Aoste, Edoardo Cremonese, Tiziana Magri et Giordano Pession, ont également pris part au e-colloque, en offrant, avec leurs présentations, des perspectives intéressantes et des discussions sur les thèmes de la réunion. L'atelier s'est déroulé pendant quatre «tables rondes», au cours desquelles ont été abordés différents aspects du projet: le lien entre la qualité de l'air et le changement climatique, l'engagement des citoyens pour la préservation du climat et de la qualité de l'air, les aspects sanitaires et leurs impacts économiques et la mise en œuvre des actions.

La discussion de la première table ronde a été lancée par Edoardo Cremonese qui a exposé l'état des connaissances au sujet des changements climatiques. La crise climatique est désormais une réalité et les Alpes sont particulièrement vulnérables. Les jours caractérisés par des températures inférieures à zéro ont diminuées.  Aux dommages environnementaux (baisse des réserves d'eau dans les glaciers, réduction du débit d'eau dans les torrents, ...) s'ajoutent les dommages économiques liés au tourisme, notamment en hiver. En effet, la neige hivernale ne reste pas longtemps au sol et les jours, où il est possible de la produire artificiellement, sont de moins en moins nombreux. Voilà donc qu’il faut redéfinir l’image de la montagne pour faire face aux changements climatiques, penser et agir d'une manière nouvelle pour avoir une  vision systémique et une meilleure compréhension des relations entre science et société. La pandémie COVID19 nous a montré prioritairement la criticité sanitaire, mais elle a également mis en évidence  les impacts environnementaux.

Pendant le confinement, en effet, nous avons pu constater et quantifier, comme jamais auparavant, à quel point les activités humaines (utilisation de véhicules automobiles, industries, ...) affectent la qualité de l'air de nos villes. À cet égard, Tiziana Magri a présenté une étude visant à quantifier combien les réductions des concentrations de polluants (en particulier celles de NO2) observées pendant la période du lockdown étaient dues aux mesures de confinement et dans quelle mesure à la transition au printemps, saison généralement caractérisée par une meilleure qualité de l'air. L'étude, appliqué à quatre villes dans le domaine ALCOTRA (Aoste, Turin, Gênes et Marseille) a montré que l'effet des mesures de confinement  a été une réduction de NO2 variable entre le 30 et le 50% dans toutes les villes, avec le maximum au mois d’avril. Pour les poussières, la réduction a été plus basse dans toutes les villes à cause des mécanismes de formation et de transport des particules fines.

Un autre objectif du projet Climaera a été la sensibilisation des citoyens sur les thématiques environnementales pour contrecarrer les dommages écologiques constatés pendant ces dernières années. A cet égard, lors de la deuxième table ronde, a été présenté l’outil numérique, développé par l'équipe française en collaboration avec les autres partenaires du projet, qui a le  but de  sensibiliser le public à la lutte contre la pollution et le changement climatique. Les experts, en effet, rencontrent encore de nombreuses difficultés pour communiquer des messages de protection de l'environnement à la plupart de la population. Trop souvent, les problèmes environnementaux sont perçus en tant qu’éloignés de la réalité et sont justement les experts qui ont la tâche de les rendre moins abstraits et compréhensibles pour la plupart des gens. Parfois le travail de sensibilisation atteint son but et les résultats qu’on obtient sont particulièrement positifs: Anne Lassman-Trappier, Présidente de France Nature Environnement Haute-Savoie a donné l'exemple des manifestations et des slogans publicitaires en faveur de l'environnement qui ont eu lieu dans la Vallée de l'Arve. Suite au recours déposé par les « Amis de la Terre » et 77 associations, le Conseil d’État a ordonné au Gouvernement de prendre rapidement des mesures pour réduire la pollution de l’air dans huit agglomérations, dont celle de Fort-de-France en Martinique. 

Le débat a abordé également les thèmes du chiffrage économique et de la mise en oeuvre des actions prévues par le projet. Giordano Pession de ARPA Vallée d’Aoste a présenté  les résultats des scénarios d'émissions élaborés à l'horizon 2030 et 2050 qui ont été réalisés au cours du projet. Les modèles numériques ont montré quelles sont les mesures nécessaires et plus efficaces pour une planification territoriale respectueuse de l'environnement. De plus, une réduction des émissions polluantes suite à une mineure utilisations des voitures, ou du chauffage, permet de réaliser des économies considérables sur les coûts des soins sanitaires surtout pour les affections respiratoires et le cancer aux poumons.

Chacun de nous a la possibilité de contribuer à améliorer l’environnement dans lequel on vit: à cet égard, au cours de la discussion, on a montré comment des comportements simples, qui ne nécessitent que peu d'efforts de notre part, puissent en fait apporter de grands avantages écologiques. Au cours du séminaire il est apparu évident que les liens entre la qualité de l'air et l'augmentation de la température de notre planète sont bien complexes. Toutefois, nous nous trouvons au point où il faut vraiment faire quelque chose pour remédier au fait que l'action de l'homme a appauvri notre planète.

L'espoir est que les résultats obtenus par le projet puissent être transformés en actions concrètes par les décideurs politiques des régions partenaires du projet et que Climaera pourra donner suite à de nouvelles initiatives qui permettent d’approfondir et suivre l'évolution des résultats obtenus jusqu'à présent.

 Pour voir les présentations de l'e-colloque vous pouverz vous connecter au link: e-colloque final

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